Le débat Pour – Contre

Afin de faire entendre leur point de vue, les opposants à l’ours n’hésitent pas à user des arguments les plus alarmistes, niant le plus souvent la réalité et toutes les études réalisées.
Voici donc nos réponses à leurs arguments, point par point.

◼️ Sécurité

Leur argument : risque d’accidents mortels et sécurité des personnes utilisatrices de la montagne (professionnels, habitants, vacanciers).

Notre réponse : L’ours brun est une espèce pacifique et craintive de l’homme. Depuis 150 ans, jamais un ours n’a attaqué un homme dans les Pyrénées.
Depuis 25 ans que des ours ont été réintroduits en Pyrénées Centrales, aucune attaque, seulement quelques charges d’intimidation de la part de femelles protégeant leurs oursons.

L’ours n’est pas plus dangereux qu’un autre grand mammifère, comme le cerf ou le sanglier qui ont été abondamment lâchés dans les Pyrénées.
D’autres espèces représentent un danger potentiel plus important : serpents, guêpes, frelons ou tout simplement vaches accompagnées de veaux par exemple.

Il reste toujours possible de rencontrer un ours en montagne, même si les chances sont infimes. Dans la quasi-totalité des cas, l’ours fuira avant même qu’on ait pu le repérer, sauf s’il est surpris à courte distance. Dans ce cas, les règles de comportement en présence d’un ours sont les mêmes que face à un sanglier ou un cerf : se manifester calmement et quitter la zone en laissant une possibilité de fuite à l’animal.

Que faire en cas de rencontre ?

◼️ Coût et financement

Leur argument : gaspillage des fonds publics, coûts exorbitants liés à l’introduction et au suivi des ours, à la protection des troupeaux et à l’indemnisation des dégâts, insuffisance des crédits disponibles dans les caisses de l’État.

Notre réponse : Le programme Ours consiste principalement à financer la réadaptation des pratiques humaines à la présence de la grande faune. Cela représente quelques millions d’euros par an c’est à dire un coût négligeable pour le budget de l’État.
Certains demandent à l’ours de résoudre tous les problèmes de l’économie montagnarde. La moitié du budget étant consacré à l’élevage, le programme ours contribue à résoudre des problèmes dont l’ours n’est pas responsable : manque de bergers, conditions de vie et de travail des bergers en montagne …

Avec plus de 500 emplois financés ou cofinancés (équivalent à env. 200 emplois à temps plein), le bilan du programme ours est très largement positif pour l’économie pyrénéenne. Si le programme ours devait s’arrêter, la plupart de ces emplois serait instantanément supprimés.

◼️ Cohabitation – protection

Leur argument : cohabitation illusoire pastoralisme-prédateurs et inefficacité des moyens de protection.

Notre réponse : L’homme et l’ours ont toujours cohabité dans les Pyrénées. Il serait inacceptable que nous laissions disparaître l’ours aujourd’hui que nous avons les moyens techniques et financiers de vivre ensemble sereinement.
Les éleveurs qui refusent de vivre avec l’ours ont pris une position de principe à priori.
Une étude récente montre l’efficacité des mesures de protection financées par le programme ours. Les chiens de protection sauvent beaucoup plus de brebis qu’en tuent les ours.

En savoir plus sur la protection des troupeaux

◼️ Biodiversité

Leur argument : l’ours brun n’est pas en voie d’extinction dans le monde. Sa présence importante dans le massif menacera tout un pan de la biodiversité pyrénéenne.

Notre réponse : Si chaque pays raisonnait ainsi, seul le dernier serait tenu de conserver une population de chaque espèce … Chaque pays se doit de conserver les espèces vivant sur son territoire. De par des engagements internationaux et des Directives européennes, la France doit restaurer une population viable d’ours brun.

L’ours brun est partie intégrante de l’écosystème pyrénéen dont il ne bouleverse pas les équilibres. On ne peut pas en dire autant de l’homme …

◼️ Démocratie – concertation

Leur argument : attitude méprisante, irresponsable et aveugle d’un état rouleau-compresseur qui passe sans complexe au dessus des consultations et du désaccord des populations locales.

Notre réponse : Aucune consultation locale ni sondage ne montre une opposition à la réintroduction de l’ours. Au contraire, les études d’opinion montre un fort soutien local au retour de l’ours : 77 % en Pyrénées Centrales comme en Béarn.
Le 3 juin 2006, à Toulouse, les associations ont remis au Préfet une pétition en faveur de l’ours ayant réuni 126 945 signatures. Les opposants ont lancé plusieurs pétitions, sans jamais rendre public le nombre de signatures …

La France ayant l’obligation de conserver l’ours, il était normal que la concertation ne porte pas sur cette question, mais sur les modalités et l’accompagnement de la restauration de la population.

Les opposants à l’ours ont été déboutés de toutes leurs actions en justice contre la réintroduction de l’ours par la plus haute juridiction française : le Conseil d’État.
C’est parce que tous les recours juridiques et démocratiques sont épuisés que certains opposants deviennent violents (menaces, insultes, pneus crevés, bureaux et village saccagés, matériel et documents volés ou détériorés …).

◼️ Santé publique

Leur argument : risque sanitaire et précipitation.

Notre réponse : Comment argumenter de la précipitation pour une opération qui a commencé il y a vingt cinq ans ?
L’étude sanitaire réalisée à l’époque a été actualisée pour chaque opération de lâcher et a toujours conclue à l’absence de risque. Ce qui s’est confirmé par l’absence de problème depuis sur le terrain …

◼️ Responsabilité

Leur argument : responsabilité des élus locaux, des maires en particulier, en cas d’accident.

Notre réponse : Ce point important a été parfaitement éclairci par une étude juridique intégrée au texte du plan de restauration de la population d’ours. La responsabilité des élus locaux est d’autant moins engagée que l’ours est une espèce protégée dont la gestion relève donc directement de l’État.

◼️ Les ours slovènes

Leur argument : Les ours slovènes sont plus grands, plus prédateurs, plus prolifiques que les ours pyrénéens.

Notre réponse : Les ours slovènes et pyrénéens sont exactement de la même espèce, et de la même lignée. Ils sont en tous points semblables : taille, alimentation, reproduction, attitude vis à vis de l’homme …

Jusque dans les années 1980, les portées d’ours dans les Pyrénées comportaient fréquemment 2 oursons, exceptionnellement 3, comme en Slovénie.

Le plus gros ours pyrénéen pesait environ 350 Kg (le fameux Dominique, tué par Jean Loustau en Vallée d’Ossau en 1848). Pyros et Goiat, les plus gros mâles lâchés dans les Pyrénées pesaient moins de 250 Kg.

Concernant la prédation, les ours réintroduits tuent moins de 2 brebis en moyenne par attaque, exactement comme les ours pyrénéens. S’ils attaquent un peu plus fréquemment, cela s’explique par une moindre protection des troupeaux en Pyrénées Centrales.
Toutefois, le record individuel connu est détenu par un ours pyrénéen, Camille, qui aurait tué près de 200 brebis en un été en Espagne où les troupeaux sont également moins protégés.

Il n’y a donc aucune différence notable entre un ours d’origine slovène et un ours d’origine pyrénéenne. Cannelle et Néré ont répondu à leur manière à ce mauvais procès, en mettant au monde un ourson baptisé depuis Cannellito.

◼️ Acceptation locale

Leur argument : les populations locales rejettent l’ours qui est défendu par les citadins. L’acceptation grandit avec l’éloignement des Pyrénées.

Notre réponse : Tous les sondages réalisés montrent l’acceptation locale de l’ours, y compris en zone de montagne. De même, les manifestations en faveur de l’ours ont fortement rassemblé dans les Pyrénées : + de 1000 personnes à Saint Gaudens le 27 mai 2000; + de 2000 personnes à Oloron Sainte Marie le 28 novembre 2004, suite à la mort de Cannelle. Enfin, la pétition la plus signée est en faveur de l’ours : plus de 125 000 signatures, dont une forte proportion d’origine pyrénéenne.

◼️ Histoire, culture et patrimoine

Leur argument : Nos ancêtres se sont débarrassé de l’ours, ce n’est pas pour le réintroduire aujourd’hui.

Notre réponse : Nos ancêtres ne se sont pas débarrassé de l’ours. Ils auraient pu le faire, s’ils en avaient eu la volonté, comme cela a été le cas pour le loup qui a été éradiqué des Pyrénées au début du 20e siècle. Or, l’ours n’a jamais complètement disparu des Pyrénées.

Nos ancêtres ont chassé l’ours parce que cela rapportait de l’argent. C’était une ressource du territoire comme une autre. Si les éleveurs réclamaient la chasse des individus trop prédateurs, les bergers ont toujours accepté la présence d’ours peu prédateurs.

Il est incompréhensible de prôner la disparition de l’espèce à l’époque où nous avons enfin les moyens, techniques et financiers, de cohabiter.

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