◼️ L’ours, du mythe universel à la réalité des Pyrénées
L’inauguration de l’exposition « Ours mythes et réalités » du Museum d’Histoire Naturelle de Toulouse est une bonne opportunité de dépasser les polémiques stériles et de nous arrêter pour une fois sur les questions de fond.
Nous ne saurons mieux dire que la conceptrice de l’expo du Museum qui propose de « s’interroger sur nous-mêmes et sur ce qu’on veut pour nos enfants demain… ».
Si proche mais si différent, à la fois familier et sauvage, voisin sympathique mais incontrôlable, l’ours, c’est l’autre, celui que l’on ne peut exclure sans nous renier nous-mêmes.
Du mythe universel à la réalité des Pyrénées
Animal mythique s’il en est, l’ours interpelle chacun d’entre nous sur son rapport à la Nature et nous interroge concrètement sur la place que nous sommes prêts à accorder au sauvage, ici et maintenant.
Le mythe c’est Cannelle, dont la dépouille ranimera chez certains le temps idéalisé de « l’ours pyrénéen » ;
la réalité, c’est Cannelito (son fils), Hvala, Pyros, Pollen, Néré et tous les autres ours présents dans les Pyrénées, qui s’efforcent de perpétuer l’espèce dans ces montagnes qui sont aussi les leurs.
Nous, Pays de l’Ours – Adet, avons pris nos responsabilités et nous continuerons : s’il y a actuellement environ 25 ours dans les Pyrénées, c’est grâce à notre engagement et notre action depuis plus de vingt ans. Sans les lâchers d’ours de 1996-97 et 2006, nous en serions réduits à l’évocation du mythe disparu…
Et de chacun au collectif…
Depuis plus de vingt ans, les Français et les Pyrénéens réaffirment avec constance leur attachement à l’ours dans les Pyrénées. Sondage après sondage, jamais l’acceptation locale de l’ours n’a été démentie !
Au-delà du questionnement de chacun, c’est donc notre fonctionnement collectif qui doit être interrogé : comment une décision légale et démocratique, majoritaire dans l’opinion et confortée par les tribunaux, peut elle être aussi difficile à honorer ?